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Saïd Et Mohamed

Operaincerta, 14 ottobre 2015

 
EUROPA: PARADISO PERDUTO (?)

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Uscita nel 1983 e inclusa in “Quelqu’un de l’intérieur”, quinto album del cantautore francese Francis Cabrel, “Saïd Et Mohamed” è una canzone i cui protagonisti sono il cantante stesso e una donna delle pulizie (“Petite hirondelle, au milieu des corbeaux” [Piccola rondine in mezzo ai corvi]) che lavora in un hotel a Marsiglia.
Lui è “in ritardo con sonno, mi ero fatto sorpassare dal sole”, mentre lei, di origine algerina, dopo aver cambiato le lenzuola del letto, è alle prese con uno specchio da lucidare (“Elle de l’autre côté du couloir, Elle faisait chanter les miroirs” [Dall’altra parte del corridoio, faceva cantare gli specchi]).
Nei suoi occhi però c’è più del grigio che del rosa (“Je voyais plus de gris que de rose”), perché la sua non è una vita facile (“Ses enfants qui font rien à l’école, et qui ont les poches pleines de tubes de colle, et toute façon personne ne t’aide quand tu t’appelles Saïd ou Mohamed. C’est le ciel en têle ondulée pour toujours, c’est la fenêtre sur la troisième cour, c’est le cri des voisines plein les oreilles, et les heures de mauvais sommeil” [I suoi figli che non fanno nulla a scuola e che hanno le tasche piene di tubi di colla, e ad ogni modo nessuno ti aiuta quando ti chiami Saïd o Mohamed. È il cielo in tela ondulata per sempre, è la finestra sul terzo cortile, sono le grida dei vicini e le ore di cattivo sonno]).
Tempo dopo lui ritorna nello stesso hotel ma non la trova più e nessuno ne sa niente (“Depuis je suis retourné à Marseille, ses amis n’ont pas de nouvelles, y’a trop d'hirondelles, ou trop de corbeaux. Elle a du changer de ghetto, moi, je crois plutôt qu’elle change les draps d’un autre hôtel, d’autres traces de doigts sur d'autres poubelles” [Poi, sono tornato a Marsiglia, i suoi amici non hanno notizie, ci sono troppe rondini, o troppi corvi. Ha dovuto cambiare ghetto, io credo piuttosto che lei cambi le lenzuola in un altro hotel, altre tracce di dita su altri bidoni di immondizia]).
È una canzone che mette tristezza e che fa riflettere, soprattutto quando ne ascoltiamo il ritornello (“Toi t’envoies dix francs pour les enfants du Gange parce que t’as vu les photos qui dérangent. T’envoies dix francs, pour les enfants d’ailleurs parce que t’as vu les photos qui font peur. Et elle que tu croises en bas de chez toi, elle que tu croises en bas de chez toi...” [Mandi 10 franchi per i bambini del Gange perché ti fa male vederle. Mandi 10 franchi per i bambini lontani perché hai visto foto che fanno paura. E chi incroci sotto casa tua?]).
Lo confesso: quando ho ascoltato per la prima volta questa canzone, oltre a essermi intristito, ho pensato “ma in che merda di mondo viviamo?”.
Adesso, a rileggere il testo, pensando a quello che vediamo in tv o leggiamo sui giornali, i barconi, i centri di accoglienza, i muri, le dichiarazioni dei politici e delle persone comuni, mi dico che trent’anni fa, per gli immigrati, l’Europa non era certamente il paradiso ma, confrontandola con quella che è diventata adesso, dovremmo rivalutarla.


Saïd Et Mohamed

Elle changeait les draps de l'hôtel
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle, au milieu des corbeaux

Elle chantait "Desperado"
Moi, j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs

J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y'a des moments qu'on regrette

Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose

Ses enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
Et toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed

C'est le ciel en têle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil

Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français le musulman,
Sous la course des planètes
Ca serait bien qu'il s'inquiète

Avant que ses paupières n'explosent
Qu'elle prenne ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose...

Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur

Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi...


Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles

Y'a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a du changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles

De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs